Invitée de l’émission matinale diffusée sur la chaîne privée TFM, le Ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants a rappelé que la dignité humaine est un trésor précieux que nous devons tous chérir et défendre. Elle a fait le point sur les récentes avancées dans la lutte contre le viol, évoqué les réformes du Code de la Famille et l’affaire de la pouponnière « Keur Yeurmande ». Madame Fatou Diané a indiqué qu’il est de notre responsabilité collective de créer un monde où chaque être humain puisse vivre dignement, en sécurité et en paix.
La lutte contre le fléau du viol a été au cœur des échanges entre Madame Fatou Diané, Ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants et les animateurs de l’émission « Infos Matin » sur la Télévision Futur Média (TFM). Le ministre a rappelé les efforts déployés par l’État pour éradiquer le fléau et les avancées récentes. Parmi celles-ci, elle a cité entre autres, la loi de 2020 criminalisant le viol et la pédophilie ; ce qui s’est traduit par une augmentation des peines qui sont passées de 10 à 20 ans de prison pour viol et 5 à 10 ans pour pédophilie.
Au plan institutionnel, il y a la création de la Brigade spéciale de protection des mineurs (BSPM) en 2020 ; le lancement du Plan national d’actions contre les violences basées sur le genre (VBG) 2021-2025 et la multiplication des centres de prise en charge des victimes de violences. Madame Fatou Diané a soutenu que le combat va bien au-delà de la législation, en insistant sur l’importance d’offrir un soutien complet aux victimes incluant leur bien-être physique, mental et économique. Dans cette optique, elle a déclaré que son ministère collabore étroitement avec d’autres départements ministériels tels que la Santé, la Justice pour mettre en œuvre différentes initiatives. Il y a également la mise en place de la ligne d’assistance téléphonique 166 ; un service dédié à l’accompagnement des victimes de viol et autres formes de violence. Cette ligne d’assistance téléphonique vise à offrir un soutien aux victimes et à encourager la dénonciation des cas de viol.
A ces initiatives s’ajoutent, des actions de sensibilisation avec les campagnes nationales de sensibilisation sur les Violences basées sur le genre, l’intégration de l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires, la mobilisation des leaders religieux et communautaires et des artistes. Le ministre a salué leur engagement, affirmant que leur contribution est précieuse dans la lutte contre le viol notamment en ce qui concerne le changement de comportement. Elle a rappelé qu’il est de notre responsabilité collective de créer un monde où chaque être humain puisse vivre dignement, en sécurité et en paix.
Interpellée sur l’affaire de la pouponnière « Keur Yeurmande » qui avait suscité un vif émoi dans l’opinion publique, Madame Fatou Diané a indiqué que le dossier est pendant devant la justice et qu’elle le suit de près en étroite collaboration avec le Ministère de la Justice. Elle a assuré que les enfants ont été transférés dans des établissements offrant un cadre plus approprié et le Ministère de la Santé assure un suivi régulier de leur état de santé. Toutefois, elle a précisé que le dossier est complexe notamment en ce qui concerne l’identification des familles impliquées et les demandes d’adoption.
En ce qui concerne les réformes du Code de la Famille, Madame Fatou Diané a mentionné les progrès notés avec l’approbation de la loi n° 2013-05 du 08 juillet 2013, modifiant la loi n° 61-10 du 07 mars 1961 sur la nationalité sénégalaise qui permet désormais aux femmes sénégalaises de transmettre leur nationalité à leurs enfants ou conjoint. Cependant, malgré les avancées, des efforts restent à faire en ce qui concerne l’article 152 du Code de la Famille sur la Puissance maritale qui pose encore des problèmes aux femmes en particulier celles qui sont divorcées. Dans une démarche participative, elle a indiqué que son département travaille en étroite collaboration avec les parties prenantes pour trouver un consensus sur les questions relatives au Code de la Famille, un domaine qui demeure sensible au Sénégal.
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