Mesdames, Messieurs,
Mesdames, Messieurs les représentants des ministères sectoriels,
Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers,
Mesdames, Messieurs les représentants des Organisations de la société civile,
Mesdames, Messieurs,
Chers invités.
Nous voilà réunis aujourd’hui ici pour lancer la campagne nationale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Ce moment est bien plus qu’une simple cérémonie, c’est un appel à l’action contre un sujet qui nous préoccupe tous : la violence.
Permettez-moi tout d’abord de vous exprimer ma gratitude et mes remerciements pour avoir bien voulu honorer de votre présence cet important rendez-vous.
Je salue la présence de tous les acteurs étatiques, des partenaires au développement et des acteurs de la société civile, en particulier les femmes et les jeunes, à qui je renouvèle mes hommages.
Vos présences témoignent encore de votre engagement et de votre volonté commune de mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.
Mesdames et Messieurs,
Cette année, le thème de la Campagne est « Vers les 30 ans de la déclaration et du programme d’action de Beijing : s’unir pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».
Ce thème est une invite à la responsabilisation, à la criminalisation de toutes les formes de violences et au bannissement de la culture d’impunité qui prévaut et qui permet aux auteurs de crimes de commettre à nouveau des actes de violence.
Près de 30 ans après la Déclaration de Beijing, ce thème nous appelle aussi à renouveler notre engagement pour combattre ce fléau, en agissant efficacement pour accroître la prise de conscience, renforcer les efforts de sensibilisation, partager les connaissances et les bonnes pratiques car le phénomène des violences continue d’être une réalité partout dans le monde, et particulièrement dans notre pays.
En effet, l’Enquête nationale de Référence sur les violences faites aux femmes, menée par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie, avec le soutien du système des Nations Unies, nous informe que près de 3 femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violence au cours des douze (12) derniers mois, soit un taux de prévalence de 31,9%.
De plus, la presse et les réseaux sociaux relaient des cas atroces de violences subies par des femmes.
La violence est donc bien présente dans nos espaces de vie, particulièrement dans nos foyers et nos lieux de travail.
Elle détruit des familles entières et brise des vies en raison des cicatrices physiques et psychologiques profondes que peuvent garder les survivantes qui resteront à jamais marquées.
Mesdames et Messieurs,
Vous conviendrez avec moi que tout cela affaiblit notre société et il est donc de notre responsabilité de protéger les victimes, de les soutenir et de leur donner une voix pour dénoncer le mal qu’elles subissent.
Conscient que les femmes et les filles constituent une frange importante de la population vulnérable et que leur protection est un gage de réduction de la pauvreté et des inégalités, le Gouvernement du Sénégal s’est engagé à travers le nouveau référentiel des politiques publiques : l’Agenda National de Transformation Systémique, Sénégal 2050, à renforcer le dispositif de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.
Ainsi, nous voulons créer pour les femmes et les filles un environnement propice et favorable à leur plein épanouissement, un environnement où elles se sentent respectées, valorisées et en sécurité.
Le chantier est immense au regard des défis conjoncturels et des pesanteurs socioculturelles auxquels nous devons faire face.
Sur ce, nous comptons sur l’engagement et l’implication de tous pour relever le défi.
Déjà, nous avons enclenché le processus d’élaboration du nouveau Plan d’Action national de lutte contre les violences basées sur le genre avec l’appel à candidature pour la sélection du consultant qui appuiera le Ministère.
La formulation des axes stratégiques de ce Plan d’Action se fera de manière très précise et sera basée sur une contextualisation de la problématique des violences au Sénégal.
Nous pouvons également assurer que le centre national de prise en charge des victimes de violences sera bientôt inauguré et que les centres d’accueil unique construits à Fatick, Kaolack et Kaffrine, avec l’appui du partenaire ENABEL, seront fonctionnels.
A travers ces centres, les victimes et survivantes de violences recevront une prise en charge médicale, sociale et juridique.
Pour un fonctionnement efficace desdits centres, la collaboration entre les services intervenant au premier plan dans la prise en charge, à savoir les ministères de la Justice, des Forces armées, de l’Intérieur, de la Santé et de la Famille, sera déterminante.
C’est pourquoi, nous avons pris l’initiative d’élaborer un protocole de collaboration multisectorielle pour faciliter la coopération entre ces structures et impliquer les organisations de la société civile qui sont sur le terrain.
Mesdames et Messieurs,
Ces initiatives sont certes importantes mais elles ne suffiront pas.
Il faudra continuer à éduquer et à sensibiliser pour changer les mentalités et les perceptions.
En effet, même si le Gouvernement et les différents départements ministériels se reconnaissent une responsabilité de taille dans la lutte, nous sommes bien conscients que la réponse ne peut venir uniquement de l’Etat.
Chaque citoyen, chaque acteur, chaque organisation, chaque communauté, a un rôle déterminant à jouer.
La lutte contre la violence à l’égard des femmes et filles est l’affaire de tous : Etat, Société civile, partenaires au développement, leaders religieux, chefs coutumiers, réseaux de femmes et de jeunes, artistes, sportifs, influenceurs, médias, etc.
C’est un combat qui doit engager toutes les forces vives de la nation.
Et je vous redis ici, qu’aucun effort ne sera ménagé pour renforcer la coordination et la mutualisation de nos ressources afin de garantir l’efficacité et l’efficience de nos projets et programmes en faveur des femmes et des filles.
Je voudrais également remercier l’ensemble des partenaires au développement pour leur contribution et leur précieuse collaboration.
Je demande à tous les acteurs d’unir leurs forces durant ces 16 jours pour multiplier les initiatives, dérouler des campagnes de sensibilisation, faire des ateliers de renforcement de capacités et organiser des événements communautaires.
Mesdames, Messieurs,
Chers invités,
C’est sur cet appel que je voudrais clore mon propos et lancer officiellement, sur toute l’étendue du territoire national, la Campagne nationale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Bonne campagne à toutes et à tous.